La nutrition : une piste à ne pas négliger dans la prévention des mammites.

La lactation induit des changements majeurs sur l’immunité de l’animal durant les premières semaines. En témoigne la modification des taux de cellules sanguines impliquées dans la réponse immunitaire. Les pistes concernant l’alimentation des vaches pour la prévention des mammites sont à l’étude : l’ajustement de la matière sèche et de la prise énergétique, une supplémentation en minéraux traces qui permettraient de réduire l’inflammation, ou encore en calcium pour limiter l’hypocalcémie. Leurs effets devront être évalués en termes de bénéfices sur la réduction des mammites, mais aussi plus généralement en termes d’impact sur les animaux.

La génétique, un outil pour prévenir les mammites.

Depuis 2012, les éleveurs français disposent d’un index santé mammaire : un outil clé pour le choix des taureaux pour la prévention des mammites cliniques et cellules. Des travaux récents ont mis en évidence les gains économiques apportés par la génétique. Cependant, un bon niveau génétique des animaux ne suffit pas à garantir à lui seul un niveau bas des cellules dans le troupeau; les bonnes pratiques d’élevage sont à appliquer au quotidien.

Les bactériophages : une voie à étudier pour les traitements du trayon après la traite ?

Plusieurs équipes de recherche travaillent sur les phages, qui semblent être une piste intéressante dans la réduction de l’utilisation des antibiotiques. Ils s’inscrivent dans une  stratégie de contrôle biologique. Les tests in vitro semblent prometteurs, en raison de la spécificité du phage pour les bactéries ciblées et de leur stabilité. Cependant, la plus grande prudence reste de mise. Leur utilisation nécessitera de très nombreux essais de terrain.

Biofilms dans les machines à traire : des bactéries difficiles à détruire

La présence de bactéries dans les joints en caoutchouc poreux est connue de longue date. Elles ne sont pourtant pas les seules sources de contamination dans les circuits de machines à traire. Les nouvelles techniques de microscopie ont récemment permis d’observer les parois internes des tuyaux en inox. Des microfissures y sont visibles, dans lesquelles se logent des colonies de bactéries, qui peuvent être impliquées dans la contamination des mamelles. Le nettoyage de la machine à traire, même « très poussé »  ne permet pas de détruire ces biofilms. Une attention particulière doit être portée à la qualité du matériel.

Des pistes de travail pour l’avenir pour mieux maitriser les cellules et les mammites cliniques.

Jennifer HUET (FIL France), Nadine BALLOT (CNIEL)